Plan de chapitre

ITEM 150 – Otites infectieuses de l’adulte et de l’enfant

Otite moyenne aiguë

Otite moyenne chronique de l’enfant et de l’adulte

I. Stratégie d’exploration en imagerie

II. Sémiologie

Otite chronique cholestéatomateuse

I. Généralités

II. Stratégie d’exploration en imagerie

II. Sémiologie

Otite séromuqueuse

Otite maligne externe

I. Généralités

II. Stratégie d’exploration en imagerie

Situations de départ

  • 153 Otalgie.
  • 154 Otorrhée.

Item, hiérarchisation des connaissances

ITEM 150 – Otites infectieuses de l’adulte et de l’enfant

RangRubriqueIntituléDescriptif
DéfinitionConnaître les définitions : otalgie, différents types d’otites
Prévalence, épidémiologieConnaître les principaux éléments de l’épidémiologie de l’OMA
Éléments physiopathologiquesConnaître les éléments de physiopathologie de l’OMA
Diagnostic positifSavoir faire le diagnostic d’OMA (démarche diagnostique, examen clinique dont otoscopie)
Examens complémentairesIndication des examens d’imagerie devant une otite infectieuse de l’adulte et de l’enfantOMA non compliquée = rien ; suspicion de complication = IRM ou, à défaut, TDM
Prise en chargeConnaître la stratégie initiale de la prise en charge de l’OMA : antibiothérapie, traitements associés
Suivi et/ou pronosticConnaître les principales complications de l’OMA
Diagnostic positifSavoir faire le diagnostic de l’otite externe et de l’otite séromuqueuse
Prise en chargeConnaître la stratégie initiale de prise en charge de l’otite externe et de l’otite séromuqueuse  

Otite moyenne aiguë

L’otite moyenne aiguë de l’enfant ne justifie pas la réalisation d’examens complémentaires d’imagerie hormis en cas de suspicion de complications : mastoïdite, méningite, abcès cérébraux, thrombophlébite.

Dans ce cas, une IRM ou à défaut un scanner cérébral avec injection de produit de contraste iodé sera réalisée en urgence.

Otite moyenne chronique de l’enfant et de l’adulte

I. Stratégie d’exploration en imagerie

L’otite moyenne chronique ne justifie la réalisation d’un examen d’imagerie complémentaire qu’au stade des séquelles au niveau de l’oreille moyenne afin d’en faire le bilan avant d’envisager une éventuelle ossiculoplastie.

Le scanner des os temporaux — la partie pétreuse (rocher) est l’une des trois parties de l’os temporal — sans injection de produit de contraste en est l’examen de référence.

II. Sémiologie

Le scanner permet d’analyser la chaîne ossiculaire et de rechercher les séquelles suivantes :

  • une lyse partielle de la chaîne ossiculaire ;
  • une sclérose de la chaîne ossiculaire ;
  • une fixation ossiculaire par des haubans fibreux en cas d’otite fibro-adhésive ;
  • des blocs calciques fixant la chaîne ;
  • une persistance de tissu de comblement souvent en cadre au niveau des fenêtres et des récessus de l’oreille moyenne ;
  • une myringo-sclérose.

Otite chronique cholestéatomateuse

I. Généralités

Il s’agit d’une otite chronique sévère à risque de complications locales potentiellement graves (lytiques et infectieuses).

II. Stratégie d’exploration en imagerie

Le scanner d’oreilles est systématique en cas de suspicion de cholestéatome et avant toute chirurgie de l’oreille moyenne (figure 67.1).

Fig. 67.1  Scanner de l’oreille droite. Coupe transversale (A) et reconstruction sagittale des osselets (B) d’un scanner d’oreille droite montrant un comblement nodulaire de l’épi-tympan (flèche épaisse) avec lyse de la chaîne ossiculaire du corps de l’uncus et de la tête du malléus (flèche fine), correspondant à un volumineux cholestéatome de l’oreille moyenne.

Source : CERF, CNEBMN, 2022.

II. Sémiologie

Le scanner permettra :

  • la localisation du cholestéatome, le plus souvent au niveau du récessus épitympanique (attique) ;
  • la recherche d’une lyse de la chaîne ossiculaire, du tegmen, du conduit semi-circulaire latéral, de la mastoïde ou de la coque osseuse du nerf facial.

Otite séromuqueuse

L’otite séromuqueuse bilatérale de l’enfant ne justifie pas la réalisation d’imagerie complémentaire.

En revanche, toute otite séromuqueuse unilatérale de l’adulte doit faire rechercher une pathologie du nasopharynx ou de la base du crâne bloquant la trompe auditive.

Dans ce cas, l’examen à réaliser est une IRM pour rechercher une lésion infiltrante.

Un scanner cervicothoracique complétera cet examen pour la recherche d’adénopathies cervicales basses, de métastases pulmonaires, et permettra l’analyse osseuse de la base du crâne.

Une TEP-TDM sera le plus souvent demandée pour compléter le bilan d’extension.

Une otite séromuqueuse unilatérale de l’adulte doit faire rechercher une tumeur du nasopharynx, rendant une IRM nécessaire.

Otite maligne externe

I. Généralités

L’otite maligne externe est une forme grave d’otite du méat acoustique externe survenant chez les sujets immunodéficients, en particulier chez les patients diabétiques âgés mal équilibrés.

Elle réalise une ostéite de la partie pétreuse de l’os temporal avec infiltration des espaces adjacents ; une diffusion péri-nerveuse vers la base du crâne peut s’y associer.

Le germe le plus fréquent est le Pseudomonas aeruginosa.

II. Stratégie d’exploration en imagerie

L’imagerie doit rechercher les atteintes osseuses et l’infiltration des espaces profonds adjacents.

L’imagerie de référence est :

  • le scanner d’oreille pour analyser le comblement de l’oreille externe et moyenne et rechercher des lyses osseuses (partie tympanale de l’os temporal) ;
  • associé à une IRM de la base du crâne pour rechercher les infiltrations des espaces profonds.
  • Ostéite de la partie pétreuse de l’os temporal avec lyse osseuse.
  • Infiltration des espaces profonds adjacents.