Plan de chapitre
ITEM 220 – Adénopathie superficielle de l’adulte et de l’enfant
Adénopathies cervicales persistantes de l’adulte
I. Stratégie d’exploration en imagerie
II. Sémiologie
Adénopathies cervicales de l’enfant ou de l’adolescent
I. Généralités
II. Stratégie d’exploration en imagerie
Situations de départ
- 16 Adénopathies unique ou multiples.
- 144 Douleur cervico-faciale.
- 158 Tuméfaction cervico-faciale.
Item, hiérarchisation des connaissances
ITEM 220 – Adénopathie superficielle de l’adulte et de l’enfant
Rang | Rubrique | Intitulé | Descriptif |
Diagnostic positif | Adénopathie superficielle de l’enfant : circonstances de découverte* | ||
Diagnostic positif | Adénopathie superficielle de l’enfant : orientation diagnostique | ||
Diagnostic positif | Examen des autres organes lymphoïdes* | Faire un schéma daté | |
Diagnostic positif | Interrogatoire : orientation étiologique* | Âge, voyage, inoculation, médicament, habitus, signes généraux, prurit | |
Diagnostic positif | Connaître l’orientation diagnostique en fonction du contexte et des manifestations associées à une adénopathie de l’adulte et de l’enfant* | ||
Étiologie | Connaître les étiologies spécifiques des adénites aiguës, subaiguës et chroniques cervicales de l’enfant et de l’adulte* | ||
Étiologie | Connaître les principaux diagnostiques différentiels des adénopathies localisées de l’enfant et de l’adulte* | ||
Étiologie | Adénopathie superficielle de l’enfant : étiologies fréquentes* | ||
Examens complémentaires | Connaître l’indication d’une cytoponction, d’une biopsie, d’une exérèse devant une adénopathie* | ||
Examens complémentaires | Connaître les examens biologiques à réaliser en première intention dans le cadre d’une adénopathie en fonction du contexte localisé/généralisé, aigu/chronique* | ||
Examens complémentaires | Connaître les examens d’imagerie (radiologique et de médecine nucléaire) à pratiquer devant une adénopathie, en fonction du contexte clinique et des examens de première intention | ||
Examens complémentaires | Adénopathie superficielle de l’enfant : connaître les examens complémentaires de première intention |

Une adénopathie correspond à l’hypertrophie pathologique d’un nœud (ganglion) lymphatique.
Les adénopathies cervicales superficielles sont classées par territoires : jugulocarotidien, spinal, submandibulaire, supraclaviculaire, numérotés selon la classification de Robbins.
Adénopathies cervicales persistantes de l’adulte
I. Stratégie d’exploration en imagerie

La présence d’une ou plusieurs adénopathies cervicales persistantes non expliquées de l’adulte doit conduire à une imagerie : l’échographie cervicale est souvent réalisée en première intention, mais le scanner cervical avec injection de produit de contraste iodé est l’examen de référence.
Une ponction cytologique à l’aiguille fine, idéalement guidée par échographie, sera fréquemment pratiquée, avec étalement sur lame permettant une analyse cytologique et parfois bactériologique. En cas de métastases lymphatiques cervicales sans primitif connu, un bilan d’imagerie complet sera réalisé en complément de l’examen clinique et fibroscopique.
Une TEP-TDM au 18FDG est réalisée en première intention et recommandée pour la recherche de localisation de la tumeur primitive en cas d’adénopathie métastatique cervicale sans cancer primitif connu — lésion primitive retrouvée dans 30 à 50 % des cas.
La TEP-TDM au 18FDG est réalisée de préférence avant la réalisation des biopsies pharyngées compte tenu des risques de faux positifs induits par les remaniements inflammatoires. Elle permet de guider les biopsies (figure 63.1).
Si la TEP-TDM au 18FDG n’est pas disponible, le scanner associera systématiquement une acquisition sur le thorax lors du même examen (scanner cervicothoracique) à la recherche d’adénopathies médiastinales ou de lésions pulmonaires notamment dans un contexte d’intoxication alcoolo-tabagique.
Une IRM peut être réalisée pour analyser l’oropharynx et le cavum si la TEP-TDM au 18FDG est anormale ou douteuse ; elle est inutile si la TEP-TDM au 18FDG est normale.


Fig. 63.1 Images TEP au 18FDG (1) et TEP au 18FDG fusionnée à la TDM (2) en coupes axiales montrant une asymétrie de fixation en regard de l’oropharynx dans un contexte d’adénopathie métastatique sous-digastrique gauche sans porte d’entrée (flèche bleue) ayant permis de révéler un carcinome épidermoïde de l’amygdale gauche après biopsie ciblée.
Source : CERF, CNEBMN, 2022.
I.I Sémiologie
L’imagerie permet d’effectuer le bilan suivant :
- la localisation exacte (classification par groupe selon Robbins de I à VI) ;
- les rapports avec les vaisseaux : refoulement ou thrombose de la veine jugulaire interne, rapport avec la carotide ;
- le caractère unilatéral ou bilatéral ;
la mise en évidence d’une cause classique de l’adulte : une tumeur des voies aérodigestives supérieures ;
- la présence de nodule ou de lésion thyroïdienne.

L’hypertrophie d’un ou de plusieurs nœuds lymphatiques repose sur les critères suivants :
- un plus petit diamètre transversal (> 10 mm) ;
- une forme arrondie, avec un rapport grand axe/petit axe < 2.
Certains aspects sont évocateurs de malignité :
- la présence d’une hypodensité ou d’une nécrose centrale ;
- les contours du nœud lymphatique : réguliers ou irréguliers, avec infiltration de la graisse adjacente.
L’imagerie permet d’éliminer les diagnostics différentiels :
- hypertrophie des glandes submandibulaires ;
- kystes cervicaux (en particulier de la 2e fente) ;
- tumeur vasculaire ou nerveuse.
Adénopathies cervicales de l’enfant ou de l’adolescent
I. Généralités

Les polyadénopathies cervicales sont fréquentes chez l’enfant et l’adolescent. L’origine infectieuse est la plus fréquente (toxoplasmose, rubéole, maladie des griffes du chat, mononucléose infectieuse, tuberculose, etc.). Plus rarement, elles peuvent révéler une hémopathie maligne.
II. Stratégie d’exploration en imagerie

Une imagerie ne sera réalisée qu’en cas de persistance ou en l’absence de contexte infectieux.
L’échographie cervicale est l’examen à réaliser en première intention.
Une ponction cytologique à l’aiguille fine est plus rarement réalisée.
La persistance après traitement anti-infectieux doit faire rechercher une hémopathie. Un scanner avec injection de produit de contraste est alors réalisé.
Points clés
- Une ou plusieurs adénopathies nécrotiques de l’adulte correspondent le plus souvent à une métastase lymphatique d’un carcinome épidermoïde des voies aérodigestives supérieures (nasopharynx, oropharynx, cavité buccale, pharyngolarynx et larynx).
- L’imagerie devra rechercher cette tumeur avant la réalisation des biopsies pharyngées.
- La TEP-TDM au 18FDG, le scanner cervicothoracique avec injection de produit de contraste iodé ou l’IRM sont des examens indiqués pour le bilan.