Plan de chapitre

ITEM 47 – Suivi d’un nourrisson, d’un enfant et d’un adolescent normal. Dépistage des anomalies orthopédiques (…)

I. Généralités

II. Stratégie d’exploration en imagerie

III. Sémiologie

Situations de départ

  • 65 Déformation rachidienne.
  • 72 Douleur du rachis (cervical, dorsal ou lombaire).

Item, hiérarchisation des connaissances

ITEM 47 – Suivi d’un nourrisson, d’un enfant et d’un adolescent normal. Dépistage des anomalies orthopédiques (…)

RangRubriqueIntituléDescriptif
DéfinitionConnaître les définitions des tranches d’âge des enfants*
Prise en chargeConnaître les recommandations professionnelles du suivi des nourrissons et enfants*
Prise en chargeConnaître les éléments d’interrogatoire et d’examen clinique systématique d’un enfant en fonction de son âge et du contexte*
DéfinitionDépistage systématique des troubles visuels*Examens ophtalmologiques recommandés chez l’enfant
Prise en chargeConnaître les principales situations à risque des troubles visuels*
Diagnostic positifDépistage des troubles visuels par le médecin traitant : modalités*Connaître les grands principes cliniques du dépistage visuel du nourrisson et de l’enfant : tests cliniques en fonction de l’âge
Prise en chargeConnaître les indications d’adressage d’un enfant à un ophtalmologiste*
Éléments physiopathologiquesComprendre le développement du système visuel*
Diagnostic positifSignes fonctionnels et physiques évocateurs de malvoyance chez l’enfant*
DéfinitionDépistage systématique des troubles auditifs*Connaître les âges clés du dépistage auditif
Diagnostic positifConnaître les principales situations à risque des troubles auditifs chez l’enfant en fonction de son âge*
Prise en chargeDépistage des troubles auditifs par le médecin traitant : modalités*Connaître les grands principes cliniques du dépistage auditif du nourrisson et de l’enfant : tests cliniques en fonction de l’âge
Prise en chargeConnaître les indications d’adressage d’un enfant à un ORL*
DéfinitionEnfant sourd*
Examens complémentairesMesure de l’audition chez l’enfant*
DéfinitionConnaître la numérotation dentaire internationale*
DéfinitionConnaître la définition d’une carie dentaire*
Prise en chargeConnaître les principes de prévention de la carie dentaire*
Éléments physiopathologiquesConnaître le calendrier d’éruption dentaire*
DéfinitionSavoir identifier un trouble de l’articulé dentaire*
Diagnostic positifLuxation congénitale de hanche, indication du dépistage*
Diagnostic positifLuxation congénitale de hanche, modalités du dépistage*
Diagnostic positifLuxation congénitale de hanche, formes cliniques*
Examens complémentairesLuxation congénitale de hanche, indication de l’imagerie*
Pronostic, suivi évolutifLuxation congénitale de hanche, complications*
Diagnostic positifAnomalies d’axe des membres inférieurs*Trouble de torsion, genu valgum et varum
Diagnostic positifScoliose de l’enfant, facteurs de risque
Diagnostic positifScoliose de l’enfant, examen clinique
Examens complémentairesScoliose de l’enfant, indication de l’imagerie
Contenu multimédiaRadiographie du rachis lombaire d’une scoliose malformative
Diagnostic positifCyphose thoracique de l’enfant*
DéfinitionExamens médicaux obligatoires du nourrisson et de l’enfant*
DéfinitionMédecine scolaire*
DéfinitionBilans de santé systématiques à l’âge scolaire, coordination avec médecine scolaire*
DéfinitionConnaître les éléments constitutifs du carnet de santé et leur utilité*
Prise en chargeConnaître les modalités d’organisation et d’indemnisation du suivi systématique obligatoire du nourrisson et de l’enfant*
Prise en chargeConnaître les modalités de rédaction des trois certificats médicaux accompagnant le suivi systématique obligatoire du nourrisson, au 8e jour et aux 9e et 24e mois*
Prise en chargeConnaître les objectifs et les items contenus dans les trois certificats médicaux accompagnant le suivi systématique obligatoire du nourrisson*
Diagnostic positifConnaître les particularités de l’examen de suivi des adolescents*
Prévalence, épidémiologieMortalité et morbidité infantiles*Y compris accidentologie et en fonction de l’âge
Prise en chargeAccidents chez l’enfant : connaître les moyens de prévention*  

I. Généralités

La scoliose correspond à une déformation tridimensionnelle du rachis : courbure latérale dans le plan coronal, modification des courbures physiologiques dans le plan sagittal et rotation des vertèbres dans le plan axial.

Le diagnostic est clinique ; il recherche d’une gibbosité lorsque le tronc est penché en avant, apprécie l’équilibre général du rachis et du bassin, et la topographie de la courbure. L’examen clinique recherche également une étiologie.

La scoliose la plus fréquente est la scoliose structurale primitive de l’adolescent, s’aggravant au moment de la puberté. Les scolioses secondaires peuvent être malformatives, dysplasiques (neurofibromatose, syndrome de Marfan), en rapport avec une affection neuromusculaire (myopathie, etc.) ou une tumeur (ostéome ostéoïde).

II. Stratégie d’exploration en imagerie

Les radiographies de face et de profil du rachis en totalité en position debout (lors du bilan initial) permettent de confirmer le diagnostic et d’évaluer l’importance de la scoliose et doivent rechercher une étiologie.

Elles permettent également de suivre l’évolutivité de la scoliose et d’évaluer la maturation osseuse au niveau de la crête iliaque (test de Risser). Une évaluation de l’âge osseux est indispensable au diagnostic.

Depuis quelques années, le système EOS® (figure 119.1), qui est un système de radiographies basse dose, a remplacé les radiographies conventionnelles dans la surveillance de la scoliose.

Fig. 119.1  Sytème EOSedge®.

EOSedge est un système d’imagerie précis, à basse dose d’irradiation, qui fournit des images de haute qualité du corps entier couvrant l’ensemble des examens musculo-squelettiques et orthopédiques.Cette solution nouvelle génération capture des images bi-plan 2D/3D en position fonctionnelle en quelques secondes, avec un détecteur haute résolution à comptage de photons, pour une qualité d’image exceptionnelle couvrant un large éventail de patients.Son design innovant minimise l’exposition aux rayonnements selon le principe ALADA* pour fournir aux cliniciens les informations permettant des décisions cliniques éclairées à chaque étapes du parcours patient.*As Low As Diagnostically Acceptable

Reproduit avec l’aimable autorisation des laboratoires Atec https://www.eos-imaging.com/fr/notre-expertise/solutions-imagerie/eosedge.

Une IRM doit être réalisée en cas de signes neurologiques associés ou en cas de scoliose raide et/ou douloureuse. La tomodensitométrie permet de préciser une image osseuse anormale (en particulier une malformation vertébrale).

Le diagnostic différentiel radiologique de la scoliose est l’attitude scoliotique, où l’inclinaison latérale du rachis ne s’accompagne d’aucune rotation vertébrale et se corrige en position couchée. Elle correspond à une attitude positionnelle liée à une inégalité de longueur des membres inférieurs, à une attitude antalgique ou à une pathologie du bassin.

III. Sémiologie

Le diagnostic radiologique de scoliose repose sur l’association :

  • d’une inflexion latérale ;
  • d’une cyphose ;
  • et d’une rotation vertébrale.

Les radiographies de l’ensemble du rachis déterminent le niveau (vertèbre sommet) et l’étendue (vertèbres limites ou neutres) de la scoliose et recherchent une étiologie (malformation rachidienne, lésion tumorale, etc.).

La vertèbre sommet est la vertèbre située au sommet de la courbure ; cette vertèbre, horizontale, est le siège de la rotation maximale.

Les vertèbres limites supérieure et inférieure correspondent aux vertèbres les plus inclinées dans le plan frontal mais sans rotation.

L’angulation de la scoliose est appréciée par la mesure de l’angle de Lipman et Cobb. Il correspond à l’angle formé par les plateaux des vertèbres limites supérieure et inférieure (correspondant aux vertèbres les plus inclinées sur l’horizontal et les moins rotées).

Examen clé du diagnostic, la radiographie d’ensemble du rachis est réalisée de face en position debout et de profil en position debout (figures 119.2 et 119.3).

Le système EOS®, de par la qualité de ses clichés, la réduction de son irradiation (par rapport aux systèmes conventionnels) et ses possibilités de mesure 3D, a pris une place majeure dans le suivi des scolioses (figures 119.4 et 119.5).

Fig. 119.2  Radiographie du rachis de face debout.

Scoliose dorsale structurale idiopathique à convexité droite (le cliché est présenté « vu de dos » comme lors de l’examen clinique), centrée sur T8, vertèbre sommet (1) et allant de T5 à T10 : vertèbres limites supérieure (2) et inférieure (3), avec une rotation de la vertèbre sommet sur son axe (décalage de l’épineuse par rapport au centre du corps vertébral). Le bassin est horizontal. L’angle de Lipman et Cobb tracé sur le cliché quantifie l’importance de la scoliose.

Source : CERF, CNEBMN, 2022.

Fig. 119.3  Autre exemple : scoliose malformative.

Il existe une courbure rachidienne lombaire à convexité droite en rapport avec une hémivertèbre droite surnuméraire (1) entre L1 et L2.

Source : CERF, CNEBMN, 2022.

Fig. 119.4  Jeune fille de 12 ans. Cliché Eos® de face.

Scoliose thoracique idiopathique à convexité droite dont les vertèbres sommet sont les vertèbres T4 et L1. L’angle de Cobb, ici mesuré en 2D, quantifie la scoliose.

Source : CERF, CNEBMN, 2022.

Fig. 119.5  Enfant de 9 ans. Scoliose thoracique droite idiopathique. Modélisation 3D après acquisition d’une face et d’un profil sur système Eos®.

Les vertèbres limites sont en bleu, la vertèbre sommet en jaune et les têtes fémorales en rouge. Ceci permet une mensuration 3D de l’angle de Cobb plus proche de la réalité, la scoliose étant une déformation tridimensionnelle.

Source : CERF, CNEBMN, 2022.

  • Les radiographies de face et de profil du rachis en totalité en position debout permettent de confirmer le diagnostic, d’évaluer l’importance de la scoliose, de rechercher une étiologie puis d’assurer le suivi.
  • Depuis quelques années, le système de radiographies basse dose EOS® a remplacé les radiographies conventionnelles dans la surveillance de la scoliose.
  • Une IRM doit être réalisée en cas de signes neurologiques associés ou en cas de scoliose raide et/ou douloureuse.
  • La tomodensitométrie permet de préciser une image osseuse anormale.